Virée chez les fous

Mardi dernier, direction le Max Linder pour découvrir la version cinéma de cet excellent policier qu'est Shutter Island, à la salsa Scorsese. Certains de mes amis vous le diront : j'ai vraiment pu les saoûler avec ce livre. Il faut dire que j'ai eu un sacré choc en le lisant, il y a quelques années de cela.

Les romans de Dennis Lehane m'avaient été officiellement présentés par une amie dont je tiens les goûts littéraires en haute estime et qui se plante rarement lorsqu'elle me recommande une lecture. Ca avait donc commencé avec les enquêtes du duo Kenzie/Gennaro, empreints d'une vraie noirceur sociale, avant que l'on me prête Shutter Island. Ambiance claustrophobe, météo à la limite du fantastique, flirt permanent avec la folie, paranoïa rampante : lorsque l'on s'attaque à ce livre, on souffre un peu, il faut bien le dire. Mais c'est magistral de bout en bout et je me rappelle fort bien du choc des dernières pages : j'étais dans le train, je partais en week end et je ne m'attendais pas du tout à ce qui allait me tomber dessus !

Ce roman m'a beaucoup impressionnée. Pendant pas mal de temps je l'ai tenu pour la dernière lecture vraiment exceptionnelle que j'avais pu faire. D'autres livres sont heureusement venus - car l'on ne sort pas indemne de l'aventure - mais je considère toujours Shutter Island comme l'un des meilleurs policiers qu'il m'ait été donné de lire (si toutefois on peut le qualifier de polar).

Scorsese (et surtout DiCaprio, excellent) s'est fort bien tiré de l'exercice périlleux d'adaptation de ce livre au grand écran. Néanmoins, s'il fallait choisir, je conseillerais plutôt de lire le livre. D'aucuns diront : "Oui, c'est très souvent comme ça" mais dans le cas présent ce n'est vraiment pas parce que le film démérite. Simplement, il s'agit d'un exercice de funambule et la forme écrite est mieux adaptée à conserver suspense et surprise que le film. Je n'en dirai pas plus...