Magnus ou le passé irrésolu
Depuis quelques temps, j'ai décidé de me sevrer un peu et de limiter l'un de mes vices principaux : l'achat de nouveaux livres qui viennent créer des embouteillages sur mes étagères. J'en achète, j'en achète et je les lis 6 mois après, voire pas pendant des années... Comme je ne peux pas pousser les murs, j'emprunte aux amis.
Je me retrouve ainsi en compagnie de Magnus, par la plume de Sylvie Germain que je voulais lire depuis longtemps et qui fait l'objet régulier de critiques élogieuses et enthousiastes. Me voilà donc plongée dans l'histoire de Franz-Georg, alias Adam, alias Magnus, enfant égaré, jeune homme sans attaches, à la recherche de ses racines qui s'ingénient à le fuir...
Cette quête désespérée des origines est portée par une écriture sensible qui traduit si bien le mal être d'un être sans racines et qui voit ses tentatives de s'en créer détruites les unes après les autres. Comment trouver la sérénité et se construire quand on ne sait pas d'où l'on vient ? A quoi se raccrocher quand les certitudes bâties sur d'infâmes mensonges tombent les unes après les autres ?
Bon, je m'aperçois que ce commentaire ne rend pas justice à ce livre magnifique, qui n'est pas comme je pourrais le laisser croire, pétri de désespoir. Il y a en effet de l'espoir au bout du chemin de croix de ce personnage ! Les pages de Sylvie Germain sont des chefs d'oeuvre, ses mots font mouche et sa langue réussit à traduire l'évidence des choses que l'on n'arrive jamais à dire...