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Infusion ou café frappé ?
16 avril 2011

Women without men

women_without_men

Téhéran, 1953. Dans un climat de troubles politiques et sociaux, sur fond de coup d'État, quatre femmes iraniennes issues de classes sociales différentes se trouvent réunies pour quelques jours. Alors que l'agitation prend de l'ampleur dans les rues de Téhéran, chacune de ces femmes va tenter de se libérer de son tourment, au moment où l'histoire de leur pays prend un tournant tragique...

D'accord... Le synopsis ne paraît pas franchement engageant, ou du moins ce n'est pas le genre de film qu'on a envie d'aller voir quand on veut sortir de la séance le coeur léger. Women without men, c'est du lourd, et le ton est donné dès les premières minutes. Mais ses images puissantes me restent dans la tête, longtemps après l'avoir vu.

Les critiques sont partagés sur ce film de l'artiste Shirin Neshat : ennuyeux et lourdement esthétisant pour certains, poétique et magnifiquement filmé pour d'autres. Mais malgré ces avis contrastés, j'étais intriguée par ce film d'une vidéaste et photographe : ayant vu et beaucoup aimé le très organique Hunger de Steve McQueen, également artiste vidéaste, j'avais envie de voir quel regard particulier cette réalisatrice venant d'autres horizons artistiques pourrait bien proposer. Le fait qu'il s'agisse aussi de destins de femmes en Iran ajoutait à ma curiosité.

Je me range à l'avis de la deuxième catégorie critique : Women without men est un beau film qui remue et j'ai été séduite par ses images. Je pense que le parti pris esthétique très marqué de la réalisatrice ajoute à l'ambiance onirique tantôt éthérée, tantôt inquiétante du film et ne dénature pas son propos. Cette forêt mystérieuse où les femmes se réfugient, havre de paix loin du tumulte politique de la ville, change d'aspect au gré des expériences qu'elles vivent et c'est magnifiquement filmé et éclairé.

Par contre, je ne suis pas sûre que le titre soit vraiment raccord avec ce qui se passe dans le film. Certes, il s'agit du titre du roman dont Shirin Neshat s'est inspiré, et ces femmes sont toutes sous le joug des hommes et du poids des traditions. Mais ce sont les troubles qui agitent leur pays qu'elles fuient avant tout, pour une brève pause hors du temps, avant de se rendre compte qu'elles ne peuvent vivre dans cet Eden qui meurt et qu'elles devront sans doute se battre pour la liberté de tout un peuple. Etrange écho en ces temps de crises internationales...

 

 

La bande-annonce de Hunger :

 

 

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