L'étrangère

Il fait beau, c'est un mois de mai comme un mois de juillet, et ces derniers temps j'ai eu du mal à m'enfermer pour voir des expos et des films. Bref, j'ai laissé ce blog en jachère.

Mais là, il faut que je parle de L'étrangère, de Feo Aladag. Avec un tel nom, on imagine aisément un réalisateur... Mais c'est une réalisatrice et cela tombe sous le sens.

Umay fuit son mari violent et quitte la Turquie avec son fils, pour retourner à Berlin chez ses parents, auprès de qui elle espère trouver l'apaisement et la chaleur d'un foyer sans violence. Tout de suite, on sent néanmoins que, malgré l'amour, cette femme mariée en fuite gêne ses proches par sa conduite jugée déshonorante. Umay tient bon malgré l'hostilité grandissante de sa famille et de la communauté turque, au nom de son fils qui rythme le film de ses interrogations candides d'enfant sur la communauté intolérante et figée qui l'entoure.

Je n'en dirai pas plus, je ne peux que conseiller de le voir, même s'il n'est pas dans le ton du printemps et de l'insouciance. Sibell Kekilli, que j'avais trouvée impressionnante dans le Head On de Fatih Akin, met son visage pur et déterminé au service de l'histoire, qui rappelle douloureusement la condition des femmes dans certaines sociétés.