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Infusion ou café frappé ?
2 juin 2013

Il faut sauver le soldat Lyon

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Que faire par un temps maussade et peu engageant, qui perdure (presque) par-delà le printemps ? Se lover dans son canapé, emmitouflée dans un châle bien chaud (en plein mois de mai, misère !) et savourer quelques jeunes pépites de la télévision étrangère. Après l'excellente découverte de la série Treme (j'attends la dernière saison en toute fébrilité), j'ai inauguré une série "made in BBC", vénérable chaîne britannique réputée pour la qualité de ses programmes (hé oui, je suis une inconditionnelle de toutes les séries adaptées des romans de Jane Austen, je l'avoue).

the hourThe Hour, donc, est l'aventure de quelques journalistes qui aiment leur métier par dessus tout (cela leur joue bien des tours) et n'ont pas froid aux yeux. Lorsque la BBC leur propose de piloter un nouvelle émission d'actualités, ils entendent bien dépoussiérer le format plan-plan en vigueur (marre des compte-rendus des courses d'Ascot !) et mettre la chose politique au coeur des débats, en pleine Guerre froide.

Un point intéressant : le producteur de la série est une productrice, Bel Rowley, qui aura à démontrer sa pugnacité dans un monde d'hommes. Et puis il y a Freddie Lyon, son éternel complice, journaliste brillant et agaçant, véritable foudre de guerre. Il a réponse à tout - surtout face à Hector Madden, le bel et riche présentateur de l'émission - il est parfois arrogant mais il séduit le spectateur par son éthique et son jusqu'au-boutisme, au péril de sa propre vie.

Les intrépides journalistes se démènent pour apporter à l'opinion publique des sujets de qualité, quitte à révéler les scandales de Westminster. C'est l'époque de la crise du Canal de Suez, puis de la course à l'armement et au crime organisé à Londres. La série est de belle facture et on peut tomber d'accord avec ceux qui la comparent à Mad Men - pour les costumes. Les acteurs sont tous formidables : mention spéciale à Anna Chancellor (l'inoubliable "Duck face" de Quatre mariages et un enterrement), journaliste spécialiste du Moyen-Orient qui vit dans son bureau, et Peter Capaldi, en rédacteur en chef pince-sans-rire mais qui épaule son équipe de manière inconditionnelle.

La série compte deux saisons, et la BBC n'a pas souhaité la renouveler - c'est la logique du profit, après tout, qui dicte les règles, même pour les chaînes publiques. Mais les fans s'organisent sur Internet et une pétition circule pour clore l'aventure par une ultime saison digne de ce nom, les plus raisonnables ne quémandant qu'un épisode spécial, car il est vrai qu'on ne peut pas rester comme ça, après un cliffangher des plus palpitants ! Permettons au soldat Lyon et à ses complices de nous régaler encore un peu de leurs palpitantes enquêtes dans les arcanes du pouvoir britannique... Des histoires et une belle réflexion sur le métier de journaliste qui ont une résonance particulière à une époque où le métier et les supports se transforment au gré des nouvelles technologies.

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Commentaires
F
il faut que tu vois la série THE WIRE si ce n'est pas déjà fait !
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